18 mai 2021 Valérie

📌 Point presse : Super Kantorow!

Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
Dimanche 16 mai 2021

Alexandre Kantorow (piano)

Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Jérémie Rhorer (direction)

Programme

GLINKA

Ruslan et Ludmila: Ouverture

PROKOFIEV

Concerto pour piano n° 2 en sol mineur, opus 16

TCHÄIKOVSKI

Symphonie n° 3 en ré majeur «Polonaise», opus 29

Les jurés du concours international Tchaïkovski ont été bien inspirés en attribuant en 2019 la victoire au Français Alexandre Kantorow. Cet artiste est hors norme. La manière dont il a interprété à Monaco le Deuxième Concerto de Prokofiev est phénoménale. A la fin, il s’est passé quelque chose de rare en Principauté: le public s’est levé. La standing ovation n’est pas dans les habitudes monégasques.

Kantorow s’est déchaîné dans l’interprétation de cette œuvre passionnante et tourmentée. Il y a mis tout ce qu’il a en lui de virtuosité, de sauvagerie mais aussi de grâce. Avec sa coiffure en désordre, ses traits creusés, son attitude concentrée, il fallait le voir dévaler ses gammes, se livrer à de vertigineuses jongleries, imposer des accents furieux et, l’instant d’après, se laisser aller à une soudaine rêverie. La vision de ses deux longues mains au bout de deux bras maigres faisait penser à ces portraits que l’on connaît de Liszt ou de Paganini. L’orchestre, sous la direction de Jérémie Rhorer, sut créer autour de lui un jeu d’atmosphères mystérieuses ou flamboyantes qui étaient en parfaite harmonie avec son jeu. Il y eut un total accord entre le pianiste et l’orchestre. La folie de ce concerto se résolut dans la calme sérénité de deux pièces de Brahms jouées en bis.

Dans la Troisième Symphonie de Tchaïkovski, Jérémie Rhorer, déployant à son pupitre une spectaculaire énergie, se révéla un bon meneur d’hommes, mais n’obtint pas de l’orchestre toutes les couleurs profondes qu’on aurait aimées dans la musique de ce compositeur. Peu importe, le fantastique concerto avait suffi à notre bonheur!

André Peyrègne