12 mai 2021 Valérie

📌 Point presse : En souvenir de Vedernikov

 

 

 

 

 

 

 

Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
Dimanche 9 mai 2021

Jorge González Buajasan (piano)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Stanislav Kochanovsky (direction)

Chopin : Concerto pour piano n1 en mi mineur, opus 11

Tchaikovsky : Suite n°3 en sol majeur, opus 55

Lorsqu’on est entré, dimanche, en l’Auditorium de Monaco, on avait le cœur serré. Le chef d’orchestre qui, à l’origine, devait diriger ce concert était Alexandre Vedernikov. Son nom figurait encore sur certains billets achetés en début de saison. Ce chef russe de 56 ans, directeur musical du Bolchoï à Moscou, a été emporté par le covid en octobre dernier. A tous ceux qui l’ont entendu, il laisse le souvenir d’un grand chef. L’ascension de sa carrière était loin d’être achevée.

A Monaco, il a été remplacé par son compatriote Stanislav Kochanovsky. Il a belle allure, ce jeune chef! Dans sa manière d’être et de diriger. Il a su rendre vivante une œuvre qui est loin d’être la meilleure de Tchaïkovski: la Troisième Suite. Elle souffre de longueurs – même si on est sensible à son premier mouvement (Elégie) et à l’allégresse de son troisième (Scherzo).

Kochanovsky a bénéficié, sous sa baguette, de la présence du bel Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. Son violon solo, David Lefèvre, fut royal dans le final en forme de thème et variations, où la dixième variation se prend pour un concerto pour violon. La façon dont Kochanovsky a rendu vivant son orchestre dans cette œuvre a contrasté avec la lourdeur avec laquelle il a accompagné le Premier Concerto de Chopin.

Ce concerto nous a toutefois procuré le bonheur de découvrir le pianiste cubain Jorge González Buajasan. Ce jeune homme à l’allure d’étudiant sage est un bien bel artiste. Son jeu est fluide et velouté. Avec son phrasé et sa rondeur, son style rappelle celui des grands maîtres d’autrefois, il n’a pas ce côté percutant de beaucoup de jeunes d’aujourd’hui. Son Chopin n’en est que plus caressant.

Vous l’aurez compris, entre l’élégie de Tchaïkovski et la caresse de Chopin, on a été, ce dimanche, dans le velours du romantisme.

André Peyrègne